Séminaire Innovations, Numérique, Économie Sociale et Solidaire (10/05/22)

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Les grands défis écologiques et sociaux de l’humanité nécessitent une transformation systémique (Wright & Nyberg 2017). L’économie sociale et solidaire (ESS) représente une voie prometteuse de transition vers des sociétés humaines plus justes et respectueuses des écosystèmes naturels (Boudes & Renoul 2018). Le laboratoire d’idée INESS de l’Institut Mines-Télécom a l’ambition d’étudier et d’accompagner les acteurs de l’ESS qui innovent par le numérique pour répondre à cette transformation.

Pour lancer une réflexion collective sur ces questions, INESS invite chercheurs et praticiens à une journée d’échanges le 10 mai 2022 (contact, proposition de communication, inscription : iness@listes.imt.fr).

Contexte et enjeux : Quand le numérique rencontre l’économie sociale et solidaire

Les innovations sociales numériques (ISN) ne sont pas des innovations comme les autres, car elles visent à résoudre des problèmes sociaux ou environnementaux (Özman & Gossart 2017). En outre, elles impliquent la plupart du temps un large public, notamment en utilisant des plateformes numériques. Plusieurs catégories d’acteurs sont impliquées dans leur développement : société civile, entreprises privées, organismes de recherche, et secteur public. L’économie du partage est un exemple bien connu de l’utilisation des ISN, mais les ISN recouvrent un éventail bien plus large d’innovations que celles mobilisées par l’économie du partage (Jullien & Zimmermann 2013). En fait, nombre d’entre elles sont développées et utilisées par les acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), d’où le nom de ce laboratoire d’idée et du thème de la journée du 10 mai.

Cette journée vise à faire dialoguer praticiens et chercheurs en vue d’améliorer notre compréhension et l’impact des innovations sociales numériques portées par les acteurs de l’économie sociale et solidaire. Nos réflexions porteront sur le triptyque innovations, numérique, et ESS.

Innovations (avec un « s ») tout d’abord, car les acteurs dans leur diversité proposent des idées et actions collectives originales porteuses de valeur sociale et écologique, au-delà de la simple valeur économique. L’innovation a trop souvent été assimilée du progrès technologique au service de la croissance économique. Nous souhaitons sortir de cette vision restreinte comme le font déjà de nombreux acteurs.

Numérique ensuite, car les solutions technologiques, mais plus largement une culture numérique, s’immiscent dans les pratiques quotidiennes de tou.te.s aujourd’hui. Le numérique apporte une nouvelle dimension aux initiatives collectives, notamment en démocratisant et diversifiant les modes d’engagement. C’est aussi un outil qui transforme les imaginaires collectifs et permet d’enclencher des changements systémiques.

Économie Sociale et Solidaire enfin, car les acteurs de l’ESS mènent des projets collectifs porteurs de fortes ambitions sociétales. Leurs modes d’organisations alternatifs, leur lucrativité limitée, leur prise de décision démocratique et leur répartition équitable de la valeur en font des acteurs clés de la transition écologique et sociale.

Thématiques et présentation

Nous attendons des présentations de chercheurs et de praticiens souhaitant dialoguer autour d’expériences d’innovations sociales à dimension numérique portées par des acteurs de l’ESS, afin d’approfondir notre compréhension collective et la reproductibilité ou le passage à l’échelle de telles expériences.

Deux formats de présentation sont envisageables : (1) une présentation orale de 15 minutes accompagnée ou non de supports visuels ; (2) un poster de présentation qui sera affiché tout au long de l’évènement.

Les acteurs ou chercheurs souhaitant assister à la journée sans présenter, pour échanger ou construire des projets de recherche collectifs, sont évidemment les bienvenus !

Cette journée se tiendra : le mardi 10 mai… quelque part à Paris ou ailleurs !

Pour vous inscrire (gratuitement) à cette journée et/ou proposer une intervention, contactez iness@listes.imt.fr avant le 29 avril 2022.

Attention, le nombre de places est limité à 30 personnes !

Pour toute information complémentaire, vous pouvez vous adresser à Mélissa Boudes (Melissa.Boudes@imt-bs.eu) ou Nicolas Jullien (Nicolas.Jullien@imt-atlantique.fr).

Comité d’organisation : Mélissa Boudes, Nicolas Jullien, Cédric Gossart, Müge Özman.

Références

Boudes M., Renoul Q. (2018). L’économie sociale et solidaire face à la réforme de l’entreprise. 2018. hal-02332147

Jullien N., Zimmermann J.-B. (2013). Le logiciel libre : un renouveau du modèle industriel coopératif de l’informatique. Histoire et culture du Libre. Des logiciels partagés aux licences échangées, Framabook, pp.135-164.

Özman M., Gossart C. (2017). Que sont les innovations sociales numériques ? The Conversation, 23/10/2017. Lien

Wright C., D. Nyberg (2017). An Inconvenient Truth: How Organizations Translate Climate Change into Business as Usual. Academy of Management Journal, vol. 60, n° 5, p. 1633-1661. Lien

ILO speech by Cynthia SRNEC (17/11/2020)

Conférence : ILO COOP 100 symposium, table 5 « Platform cooperatives ». Le symposium « ILO COOP 100 » célèbre le 100ème anniversaire de l’Unité des coopératives du Département des entreprises de l’Organisation Internationale du Travail.

Titre :  “Platform cooperativism: A fair and green alternative in the sharing economy and an opportunity for workers”

Date : 17/11/2020

Les plateformes numériques créées et gérées par des coopératives et associations proposent un modèle équitable pour les travailleurs et les utilisateurs, et favorisent le développement local durable. Exemple du dynamisme de l’économie sociale et solidaire, elles offrent des opportunités pour les travailleurs et des solutions responsables pour les communautés, notamment durant la crise de la COVID-19. Cynthia Srnec a présenté une typologie des plateformes coopératives et un aperçu des expériences en cours en France.

La présentation est visionable en ligne ainsi que l’intégralité de la table ronde. Téléchargez les diapositives.

IMT lance le laboratoire d’idées INESS

Novembre est le mois de l’ESS.

C’est le mois que nous avons choisi pour afficher nos recherches sur les liens entre Innovations (sociales, écologiques), cultures Numériques et Économie Sociale et Solidaire !

Notre objectif, parce que c’est notre travail, est d’alimenter les praticiens de l’ESS avec nos études et réflexions théoriques sur leurs  pratiques, leurs questions, leurs enjeux.

The Reality and Virtuality of Collaborations

I recently read an article titled “from city space to cyber space”, written by Jennifer Light in 1999. It is written in a period where the internet had recently taken off, while many skeptics were concerned about its effects on urban spaces because they claimed, “internet makes people isolated”. Light explains how this skepticism resonated with historical cases: Middletown studies in 1956 found that with the use of telephones “visiting” each other in neighborhoods decreased. In other sources we read how telephones, televisions, and VCRs  were tied to the closing of neighbourhood establishments. Based on these, Light explains how the meanings and interpretations of reality change as societies and urban spaces evolve. Take the example of shopping malls, which were regarded as the death of real public spaces in US: not too far from today, Light explains.

“Reality and virtuality” dialectic have taken different forms throughout the relatively short history of the internet. Only 20 years later, we are no longer questioning the internet, we are now questioning the ways in which we are engaged with smart devices and how we incorporate them into the reality of our lives. Watch a few videos on Youtube, that evoke nostalgia for authentic old days, showing how smart devices have killed our human side, as we take selfies in front of burning buildings. Or, consider sharing platforms. Schor’s concept of “strange sharing” is a vivid example of how the “real and virtual” are reinterpreted as societies and spaces evolve: it is not like sharing with kins and neighbours, it is a new type of sharing that is enabled virtually as our digital reputation helps us connect with strangers, she explains.

We maybe questioning the authenticity of our spaces today, but the picture is not so bleak. The real power of innovations, be the internet, smart phones, or plastic surgery, depends on how people use them. Back in the 80s, electronic communication was already helping citizens in urban spaces to connect with others, to find solutions to the problems of neighbourhoods by fostering collaborations between locals. Santa Monica’s Public Electronic Network (PEN) in 1989 is an example.  Or, various communities in Chicago emerged to help citizens gain digital literacy and access the internet for free. Such stories are countless in the history of the internet.

Its not too different today. As individuals who have always been the “real” agents of change, it is time that we understand the real meaning of smart: smart devices are smart not only because of their information processing capacities, they are smart because they enable a form of virtual collaboration that can help solve many societal and environmental problems. Cities have been transforming into virtual spaces of collaborations among citizens, and urban problems are increasingly addressed through enabling the participation of people, the mobilization of resources, skills, and capabilities of individuals.

Moral of the story? Before jumping on the nostalgia bandwagon and question the authenticity of our virtual spaces, be smart, and use your smart device for a real purpose. How? You can join a crowdsourcing platform and donate to a project, or vote, or spend a few extra hours online to volunteer for an association… instead of that last selfie. Opportunities are endless.

Müge Ozman

 

Research (and debate) questions on DSI

While digital social innovations are developing rapidly, and notwithstanding their potential power in  bringing effective solutions to many of the world’s problems, there are many issues and areas of dispute that needs to be tackled, with the participation of diverse actors. Here are some of the issues that we think are important to address in future research and debates:

  1. Who joins? While digital social economy is growing rapidly, the users are confined mostly to people with digital literacy. Moreover, research by sociology Professor Juliet Schor on the sharing economy highlights a paradox of openness: sometimes users can be confined to people coming from privileged social classes, forming cohesive groups (find a link to her article here) at the expense of diversity. How can digital social economy be more inclusive, and its actors more diverse?
  2. Replicability and openness: Scaling potential of DSI is an important issue to address in future research. How can the scaling potential of DSIs be strengthened? While DSI discourse prioritises openness as one of its founding principles, in our research on digital social innovations in France, we find that most innovations are protected and difficult to replicate over distant contexts and geographies.
  3. Synergies with incumbents: How do the incumbents integrate into the digital social economy? There are a range of strategies that existing firms implement to tackle the competitive threats. On this issue, technology journalist Alexandra Samuels offers some insights in a Harvard Business Review article, where her focus is on the collaborative economy; here is a link to her article: Established Companies, Get Ready for the Collaborative Economy.
  4. Research on users: One of the problems in carrying out research on the DSI is that we have few insights about user behaviour in platforms, due to the fact that data on users are not (and cannot be) revealed by platform owners. This forms a barrier to address many questions related with user behaviour, attitudes, and profiles.
  5. Indicators: Stakeholder involvement and cross sectoral partnerships are a very important aspect of digital social innovations. However, one of the problems in cross sectoral partnerships is related with the difficulty in finding a common language in collaborations. For example, different sectors can value/ or measure success in different ways, which can be a barrier to effective partnerships. How can we develop indicators of success to take into account the expectations of a diverse range of interests?